La matinée était frileuse, le vent se jouait de nous, mais durant notre voyage nous étions toujours aussi joyeux. Mon amie nous avait dit de venir aujourd'hui, mais après renseignements dans l'humble bâtiment des connaissances, nous apprîmes que ce fût le jour d'après. Je gardais ma bonne humeur tandis que ta fureur commençait à s'exprimer, seul un fou pourrait provoquer ton courroux. Tu étais telle Durga quand un mécréant osait toucher à l'un de ses fils.
Moi, j'étais Krishna, je restais calme et joyeux, je n'avais pas le temps de m'irriter d'être venu pour rien car j'étais heureux d'avoir pu me promener à tes côtés et de mieux appréhender mon nouveau monde. Tout le long du chemin du retour, je m'appliquais à atténuer ta douce fureur en t'amusant d'anecdotes et de souvenirs malicieux. Tu en avais presque oublié ta fureur envers cette fille. Lorsque nous fumes enfin arrivés chez nous, tel Parvarti quand elle s'était emparée de Shiva, tu me conquis à ma grande surprise et me vola milles baisers d'un sourire et d'un regard souriants et passionnés.
La plénitude s'ouvrit sur moi, ni le froid, ni la faim je ne puis sentir puisque toi, la joie d'exister, étais en moi. Tu l'es encore, tu voudrais que je taise mes mots, mais comment s'empêcher de faire ton éloge, toi, la joie d'exister qui s'est emparé de mon coeur alors que j'étais incertain et inquiet quant à mon avenir ? Le jour d'après ne m'intéresse pas puisque je suis entièrement dévoué au jour d'aujourd'hui alors que tu es à mes côtés, toi, la joie ultime, la joie d'exister...