Calcutta City
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 Chapitre 2

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Kavi Hendy
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Kavi Hendy


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MessageSujet: Chapitre 2   Chapitre 2 Icon_minitimeJeu 22 Juil - 4:50

Les jardins d'Elysion

Chapitre 2

Frère et soeurs


Une chaleur éprouvante n'est rien si l'on est protégé par l'affection de ceux qui veillent sur nous, pourtant, au fil des ans, nous cherchons toujours à nous éloigner d'eux, qu'est-ce qu'on peut se trouver idiot quand le moment tant désiré arrive et que nous en subissons les conséquences. Sonia était encore tourmentée par ce qu'elle avait vu ce soir là. Son camarade de classe si détestable et détesté; était si bien entouré, aimé et choyé par deux jeunes filles. Le professeur de philosophie, lui, avait joué le rôle du collègue ou de l'ami avec qui on dînait après le travail juste pour se plaindre du chef d'entreprise ou préparer de futures vacances entre amis. Mais elle se souvint qu'un jour, Hendy lui avait montré une partie de son véritable visage. Elle s'était blessée à la cheville en sport et il lui avait prodigué un massage fort efficace, que la douleur ne lui revint que lorsqu'elle fût entre les mains incompétentes de l'infirmière. Ce fût la seule fois où elle avait pu voir son visage plein de sollicitude mais aussi d'empathie.

-Sonia, tu rêves ou quoi ?
-Pardon, de quoi parliez-vous ?
-Mais du dernier album de Lady Gaga !
-Très peu pour moi, je préfère Mary Roos.
-Qui ?
-Personne. Répondit Sonia en partant d'un air offensé.

Une fois rentrée chez elle, Sonia se plongea dans l'un des ouvrages de Mircea Eliade qu'elle s'était procuré. Elle qui s'intéressait à tout, cet intellectuel était une très bonne référence pour qu'elle puisse s'instruire au mieux de ce qui a été. Son manuel d'histoire ne l'aurait pas beaucoup aidé malheureusement. Des pages et chapitres dédiées seulement à suivre un programme d'instruction strict mais pas aussi culturel qu'il est censé être pourtant. Tagore s'en serait chagriné certainement, Krishnamurti, quant à lui, se serait résigné sachant très clairement dans quel monde nous vivons, un monde où règne le pouvoir et l'oppression... Mais ici, l'abêtisation des plus nombreux pour la pérennité du règne des minorités d'en haut... Quand elle finit enfin de lire l'ouvrage du roumain, elle alla se laver ses doux cheveux bruns. Une fois ceci fait, elle s'assit sur sa fenêtre et regardait le coucher du soleil en s'imaginant la mélodie du flot des vagues. Hélas, sa tranquillité fût perturbée par sa mère, venue la féliciter de sa première place pour le premier trimestre. Elle fit mine d'être joyeuse; mais au plus profond d'elle, un goût d'inachevé demeurait. Un doute la hantait... travaillait-elle si dure que cela, elle qui sortait si souvent ? Et qu'en était-il de Hendy, dénoncé par leur professeur de philosophie lors du dîner ? Cependant, au moment d'approfondir sa pensée, sa petite chatte était venue chercher son affection, chose qu'elle offrit avec un magnifique sourire maternel.

-Sonia ! Téléphone pour toi ! Cria sa mère.
-J'arrive !

Sonia descendit lentement les escaliers d'un air exaspéré. Elle n'en pouvait plus du téléphone qui servait plus du sifflet pour chien qu'autre chose. Une de ses amies l'invitait encore à l'accompagner en boite de nuit, chose qu'elle refusa. Elle fût donc invitée à une virée le dimanche après-midi, cette fois-ci, elle put enfin refuser avec un véritable motif : elle était déjà invitée quelque part mais ne déclina pas l'identité de son hôtesse. Elle retourna dans sa chambre enfin libérée du fardeau qu'était cette conversation tout à fait lassante et inutile. Ses amies n'avaient pas encore compris qu'elle n'était pas une fille soi-disant "conforme" à la société : sortir en boite de nuit, boire, faire sans cesse la fête et toutes les choses de ce genre n'étaient pas faites pour elle. Elle, ce qu'elle désirait faire, c'était seulement de s'intéresser aux différentes cultures du monde et peut être rencontrer des gens véritablement intéressants. Bien qu'il y ait les blogs, forums et autres espaces virtuels, elle n'y trouvait pas sa place; s'amuser ne l'intéressait pas et elle n'aimait pas perdre son temps à lire de longs commentaires inutiles sur quelque sujet qu'il soit tant les choses lui semblaient beaucoup plus simples et pouvant se résumer qu'à quelques phrases plutôt qu'à de longs chapitres superflus.

Le jour venu, elle se demandait bien pourquoi Lucie, l'amie de Hendy, l'avait conviée alors qu'elle leur était étrangère. Tout ce qu'elle savait c'est qu'ils devaient se retrouver dans ce même restaurant en milieu d'après midi. Tout le long du trajet elle fût nerveuse, qu'aller t-elle donc faire parmi de gens qu'elle ne connaissait pas ? Une fois arrivée, elle tenta d'entrer discrètement sans faire de bruits mais elle fût surprise par les regards qui étaient déjà dirigés vers elle. Hendy était entouré de quatre jeunes filles, Charlène à sa gauche, Lucie à sa droite, une fille aux traits chinois était aux côtés de Lucie et une autre aux traits arabes était à côté de Charlène. Vraisemblablement, la chaise inoccupée entre les deux dernières citées et qui faisait place aussi face à Hendy, était réservée pour Sonia.

-Qui est-ce ?
-Bonne question Lin, ne répondit pas Hendy.
-C'est elle l'invitée de Lucie ? Demanda la dernière citée.
-Tu es très perspicace Has'naa, c'est une camarade de classe de Hendy. Informa Charlène sur un ton désinvolte.
-Mais qu'attends-tu donc ? Viens t'asseoir... Sonia, c'est bien ça ?
-O-Oui.

La jeune fille était tellement gênée qu'elle n'avait pas vu que Hendy s'était levé. Il avait reculé la chaise et se dirigeait vers elle. Alors qu'elle s'apprêtait à le saluer à l'européenne, Hendy fît le baise-main et la fit asseoir à sa place. Ronge de honte mais surtout surprise elle resta silencieuse. Les quatre jeunes filles rirent allègrement tandis que Hendy buvait quelque chose feintant la mauvaise humeur.

-qu'il y a t-il de si drôle ?
-excuse-nous Hendy, mais ton amie n'a pas l'air d'avoir l'habitude. Se moqua Charlène.
-Certes, mais ce n'est pas un prétexte pour changer mes habitudes, c'est l'étiquette du jour.
-Nous savons, mais pas elle, chanta Has'naa.
-Toujours aussi malicieuse ma chère amie, sourit Lin.

Sonia ne comprenait à peine ce qui lui arrivait. Hendy, qui n'était même pas l'ombre d'un ami lui avait embrassé la main pour la saluer et l'avait traité galamment. Les quatre jeunes filles n'avaient pas le même âge mais semblaient plus ou moins de la même génération. Mais parmi quel genre de personnages était-elle tombée ? Elle se demandait si ce jour n'était pas réservé pour que Hendy vive dans sa société secrète, un peu comme les aristocrates durant l'époque des Lumières. Si il lui avait embrassé la main et que cela concordait à "l'étiquette", il avait donc embrassé la main de chaque jeune fille et les avait fait asseoir chacune. Alors que les rires s'étaient tus, elle s'aperçut que Charlène était toujours aussi proche de Hendy ainsi qu'à lui caresser les cheveux cette fois-ci mais tout le monde y était indifférent, seule elle semblait en avoir conscience.

-Je vais donc enfin pouvoir vous annoncer notre programme d'aujourd'hui.
-Il était temps Hendy ! Ton amie n'a fait qu'agrandir notre impatience tu sais ! Se plaignit Lin.
-Que veux-tu, les occidentales ne sont pas comme nous, elles aiment être en retard, répondit Hendy d'un air condescendant.
-Tes paroles n'ont pas l'air d'offusquer celle qui prend soin de toi, l'aurais-tu corrompu, après tout, tu es un homme, plaisanta Has'naa.
-Comment pourrait-elle s'offenser de mes propos puisque personne parmi nous n'est ni occidental ni oriental ? Répondit Hendy en souriant.
-Ce n'est pas bien de traiter ainsi mon invitée Hendy, c'est ta faute, tu aurais dû lui expliquer nos règles avant qu'elle ne vienne ici, reprocha Lucie.
-Que de violence envers moi ! La responsabilité de son invitation ne reposait pas sur mes épaules et puis c'est à peine si elle pense à me saluer, répondit Hendy d'un air offensé.
-Comment ? Elle ne te salue pas ? S'indigna Charlène qui cessa ses douceurs.
-Il n'y a rien de choquant, nous ne sommes pas amis, mais nous nous respectons. Affirma tranquillement Hendy.
-Alors pourquoi Lucie l'a t-elle invitée ? Demanda Lin.
-Elle comprenait tout ce que Hendy et son invité favori disaient l'autre soir. Se justifia Lucie.
-Oh, voilà qui est beaucoup plus intéressant maintenant, s'exclama malicieusement Has'naa.

Sonia assistait à une bien étrange conversation, bien que Hendy pouvait sembler distant, de mauvaise humeur et antipathique; les quatre demoiselles parlaient et riaient, rien ne gâchait la bonne humeur ambiante. Seule sa présence demeurait neutre et énigmatique, tant qu'elle n'avait été qu'à peine justifiée que par un caprice de Lucie qui n'en était pas un. En effet, Lucie informa donc Sonia qu'ils se retrouvaient souvent dans ce même restaurant le dimanche pour avoir des débats très sérieux, des discussions sincères sur leurs problèmes - si il y en avait - ou parler des belles expériences qu'ils avaient pu faire. Charlène coupa alors la parole à Lucie lui disant qu'il vaudrait mieux laisser à la nouvelle la découverte de la suite. Puisqu'il en était ainsi, Lucie expliqua aussi que le dimanche, lors de leur rencontre ils pouvaient se comporter véritablement comme ils en avaient envie sans que personne ne les regarde d'un air indécent, donc Hendy leur faisait le baise-main et ils pouvaient aussi avoir une meilleure proximité dans le langage, chose qu'il et elles ne pouvaient avoir en société qui décidément étouffe véritablement l'individu; c'est à s'en demander de quoi faut-il s'abstenir : de fumer ou de se soumettre à une société qui nous étouffe bien plus que la cigarette ? Après tout, dans certains cas heureux, la cigarette est une euthanasie légale et payante tandis que l'oppression de la société est gratuite mais illégale.

-on va peut être enfin me laisser parler j'espère, s'exaspéra faussement Hendy.
-oh excuses-moi, j'ai oublié de m'occuper de toi, tant ton invitée est intéressante. Chuchota Charlène en reprenant son ouvrage.
-alors Hendy, que nous prépares-tu pour aujourd'hui ? Demanda avidement Has'naa.
-pour tout vous dire, nous danserons comme d'habitude après une première exécution de la Campanella de Liszt.
-Lucie est donc d'humeur à jouer au piano ? Je vais donc enfin pouvoir accompagner ma camarade au violon. S'enchanta Lin.
-Tu ne me ferais pas plus plaisir, souffla affectueusement Hendy.
-Mais ne sommes-nous pas censés débattre d'un sujet aujourd'hui ? Demanda Lucie.
-non, pas aujourd'hui... dit à peine Hendy qui semblait tout à coup fatigué.
-comme tu voudras. Acquiesça Lucie.

Alors que la "petite" Has'naa, comme s'aimait Hendy à le dire, faisait part que Sonia demeurait silencieuse, Hendy s'était levé et avait pris la main de Charlène. C'est alors que Sonia s'aperçut que derrière le comptoir il y avait un escalier qu'elle n'avait pas vu la première fois de sa venue en ces lieux. Escalier qui fût monté péniblement par Hendy qui s'appuyait sur Charlène. Curieuse, Sonia se leva de sa chaise et alla rejoindre ses deux nouveaux amis. Has'naa voulut l'empêcher de les rejoindre mais Lin lui fit signe de la laisser monter à l'étage. Juste avant de monter les escaliers, elle vit que le gérant jouait aux échecs avec la serveuse à une table cachée derrière le bar; la serveuse semblait dominer la partie. En montant les escaliers, elle s'étonna de la fermeture des rideaux en cette chaleur oppressante du climat tropical. La porte était entrouverte, elle n'entra pas et tenta d'espionner ce qu'elle pensait être des tourtereaux. Hendy était allongé confortablement dans un canapé mais que fût la surprise de Sonia quand elle vit qu'il était blessé à la cheville. Charlène venait de finir son massage et refaisait le bandage. Le blessé avait la main sur le coeur et s'exerçait à respirer. Puis, il se leva et prit Charlène dans ses bras; mais ce ne fût pas une étreinte amoureuse, c'était plus celle d'un petit frère qui cherchait le réconfort de sa grande soeur. Et pourtant, et les apparences et les papiers le prouvaient, Hendy était bien plus âgé que la douce et attentionnée Charlène.

-Charlène, que serais-je sans une soeur comme toi ?
-Calmes-toi Hendy, je dois encore m'occuper de ton dos.

C'est alors qu'il s'assit sur un tabouret et enleva sa chemise. Quelle horreur fût celle que Sonia vit quand elle s'aperçut de grande cicatrices dans le dos du jeune homme certainement tracées par des coups de sabre. Ses blessures ne semblaient pas récentes mais la douleur devait certainement persister. Cependant, ce n'était pas de la pommade pour la douleur mais une crème rafraîchissante pour effacer les traces de blessures et autres. Puis, Hendy remit rapidement sa chemise et reprit Charlène dans ses bras.

-tu es vraiment sûr que tout va bien Hendy ?
-tous les jours, je suis en cours ou dans le monde, loin de toute affection, j'ai besoin de la tienne car elle m'est fraternelle et sincère.
-et moi, je dois prendre soin de toi car tu prends tant soin de nous, ne serais-je pas ingrate de ne pas prendre soin de mon grand frère ?
-c'est bon, je vais mieux physiquement et mentalement, ta présence est toujours aussi apaisante et rassurante, remercia lentement Hendy.
-même entre nous tu as...
-chut, quelqu'un nous écoute. Fit taire Hendy. Soni-ya, c'est pas bien d'écouter aux portes, chanta lentement et malicieusement Hendy.
-excuse-moi Hendy.
-il n'y a aucun problème. Retournons auprès de nos chères amies.
-je suis vraiment désolée.
-Mais pourquoi t'excuser alors que nous reviendrons tous dans cette même salle ?
-hum ?
-tu n'as pas pu t'en apercevoir puisque tu te cachais, mais cette salle fait tout l'étage, nous y faisons de la musique et y dansons. Expliqua Hendy.
-et pour les choses confidentielles aussi. termina Charlène.
-mais, c'est la propriété du restaurant non ? S'étonna Sonia.
-en effet, tu as raison. Mais ce que tu ne sais pas, c'est qu'avant c'était un bâtiment abandonné et vu tout le désordre, notre ami le gérant qui venait d'arriver a préféré laisser comme ça. Quand il m'en a parlé, je lui ai demandé l'autorisation, chose qu'il a faite, et j'ai tout mis en ordre. J'ai jeté tout ce qui ne servait plus à rien, tout nettoyé et j'ai restauré le piano mais c'est Lucie qui l'a accordé bien sûr. Finit Hendy en souriant.
-tu connais personnellement le gérant ?
-au début non, mais ça, c'est une autre histoire.

De nouveau installée à sa place Sonia s'étonna d'un autre fait qu'elle n'avait pas noté au début. La beauté de chacune des jeunes fille était sans équivoque, toutes habillées décemment mais surtout élégamment mais ce qui frappa surtout son regard c'est que toutes portaient des robes. Charlène portait une robe blanche digne de celles d'une lointaine époque, Lucie par contre était d'un sari bleu et parfaitement couverte malgré la chaleur ambiante, Lin une robe chinoise blanche avec des motifs de roses rouges si la vision de notre espion n'est pas mauvaise et enfin Has'naa d'une robe bleue; presque toutes étaient habillées comme si elles allaient dans un bal.

-bon, je ne sais pas vous mais qu'attendons nous pour monter ? Demanda presque autoritairement Lin.
-alors montons. Lâcha Hendy.
-cette fois-ci, sans te cacher Sonia, se moqua Lucie.

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