Calcutta City
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Calcutta's Universe
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion

 

 Chapitre 4

Aller en bas 
AuteurMessage
Kavi Hendy
Admin
Kavi Hendy


Nombre de messages : 298
Age : 34
Localisation : Where I don't want
Date d'inscription : 10/12/2008

Chapitre 4 Empty
MessageSujet: Chapitre 4   Chapitre 4 Icon_minitimeJeu 22 Juil - 4:53

Les jardins d'Elysion

Chapitre 4

L'importance de l'autre


Qu'est-ce qu'être humain ? C'est un question bien plus profonde qu'elle ne pourrait laisser penser et avec des livres pour réponses. Mais une chose est sûre, que nous le désirions ou non, quelque soit la culture, religion ou autre, nous sommes le monde des autres et les autres notre monde. Si il y a conflit, c'est qu'il n'y a pas communication. Si il n'y a pas communication c'est qu'il n'y a pas non plus de réflexion. Et pourtant, nous aurions tant à gagner à chercher à comprendre chacun mais surtout, à ne pas chercher le profit. Il faut faire le bien pour l'amour du bien et non pas pour l'espoir de la récompense; il faut travailler pour l'amour du travail et non pas dans l'espoir dans voir les résultats; il faut se donner au monde parce qu'on l'aime et on ne peut pas agir autrement à moins d'être d'un horrible égoïsme et d'avoir du mépris pour autrui. Mais puisque nous sommes notre propre ennemi, le premier animal à apprivoiser n'est autre que nous.

Durant l'été réunionnais, le Soleil est de très bonne humeur et n'hésite pas à se lever très tôt. Il n'est pas encore six heures qu'il fait déjà son jogging, on voit bien là toute sa motivation pour la journée. De leur côté, Sonia et Hendy étaient en cours mais sans la moindre motivation puisqu'il n'attendaient rien de l'institution dont ils dépendaient. Comme à son habitude, Hendy était arrivé aux aurores au lycée et buvait son café à la cafétéria de l'établissement. Personne n'était encore arrivé, le silence allait régner encore quelques minutes, ce qui était suffisant pour qu'Hendy puisse vider son esprit et se préparer à entrer en cours. Sonia, qui connaissait les habitudes de tous les élèves de la classe, grâce aux commères légendaires de celle-ci, savait naturellement où trouver Hendy. Elle se surprit à voir que Hendy ne l'ignora pas, il la salua et l'invita même à s'asseoir. Il se contenta de se soucier de sa santé puis retourna dans un silence naturel. Il continuait de boire son café avec une délectation raffinée et très lente, son regard dirigé par les quelques arbres du lycée qui le laissait toujours très pensif. Sonia avait tant de choses à lui demander qu'elle hésita quelques instants à parler. Soudain, elle vit que Hendy lui avait sourit et que très discrètement il lui avait montré un petit oiseau avec son index. Le petit oiseau était orange et s'était posé à quelques pas de la table. Mise en confiance par la bonne humeur de son interlocuteur, elle se mit à lui parler et l'inonda de questions. Quelle fût sa surprise quand elle vît qu'il répondait toujours très précisément à ses questions et toujours avec une teinte d'humour. Elle avait enfin droit au camarade de lycée qu'il était et non plus l'obscur camarade de classe qui se cachait des "siens". La journée de cours commença et se finit comme elle en avait l'habitude, mais cette fois-ci, Hendy et Sonia ne s'étaient presque pas séparés puisque Sonia avait toujours des questions pour Hendy mais elle appréciait aussi l'art de la conversation avec son camarade qui ne l'avait pas ennuyé un seul instant.

-tu as prévu quelque chose ? Je vais acheter quelque chose pour Charlène.
-je ne sais pas, nous n'avons pas beaucoup de devoirs donc ce sera avec plaisir.
-tu fais ton emploi du temps selon nos devoirs ? C'est bien, mais moi je préfère le boycott.
-quelle est la véritable raison de ce boycott ?
-je n'ai aucun désir de gloire scolaire ni professionnelle.
-certes, mais nous avons besoin d'argent pour vivre notre vie.
-tu n'as pas tort, mais ce boycott n'est pas comme l'amour, il est mortel.
-en parlant d'amour, je me demandais... toi et Charlène, vous ne seriez pas... ?
-honnêtement ? Je ne sais pas. J'ai beaucoup d'affection pour elle et elle aussi, mais de là à être amoureux, je ne sais pas.
-excuse-moi si je t'ai vexé, mais vous semblez tellement proches que... mais même si ce boycott est mortel, quelles sont tes ambitions ?
-Non, je ne suis pas vexé. Mes ambitions ? Je n'en ai aucune, à part être humain. C'est-à-dire être là pour ceux qui ont besoin de moi mais surtout... vivre.
-Vivre ?
-la vie, c'est ce que m'apporte mes amies et à leur manière. Has'naa est la parfaite petite soeur douce et malicieuse. Lin, la soeur jumelle orgueilleuse mais d'une affection si grande et secrète. Lucie, une soeur et une confidente très précieuse. Charlène, une soeur très aimante, très affectueuse, très attentionnée... tu vas rire, mais elle fait ce que je voudrais faire, donner son affection totalement sans se soucier du moindre regard.
-Je comprends. En tout cas, d'après ce que j'ai vu hier, vous êtes tous très complices, vous vous connaissez depuis longtemps je présume ?
-le temps est une belle illusion n'est-ce pas ? Depuis ce qui est arrivé, elles font tout pour m'entourer. Mais tout à l'heure, tu posais une intéressante question... ne finit-il pas sa phrase.
-qu'est-ce qui est arrivé ?
-je me demande ce que je vais offrir à Charlène...
-quelle question était intéressante ? Persista Sonia.
-je pense avoir dépassé mon quota de réponses pour aujourd'hui, sourit diplomatiquement Hendy.

Sonia comprit et lui répondit d'un sourire amical. Après tout, elle avait déjà reçu réponse à de nombreuses questions, de plus, ce jour-là, elle avait été la seule interlocutrice de Hendy exclusivement ou presque. Il avait parlé à peine à ses amis du lycée et s'était évertué à répondre à toutes ses questions et quand il n'y eût pas de questions ils débattaient sur diverses questions philosophiques. Sans qu'elle s'en rendre compte, Sonia était entrée dans une boutique indienne avec Hendy. Ils sortirent très vite, Hendy n'était pas du genre à s'éterniser dans les commerces. Un lot de bracelets indiens était caché dans un petit paquet tandis qu'Hendy demeurait silencieux. Cela ne surprit pas Sonia de voir qu'ils devaient se retrouver à nouveau dans le fameux restaurant chinois. Mei attendait les clients assise au bar tandis que Charlène était plongée dans un livre "Le jardiner d'amour" de Rabindranath Tagore.

-oh, tu l'as donc enfin reçu. S'exclama Hendy.
-aussi rapide que toi, puisque tu me l'a commandé. Répondit malicieusement Charlène.
-tiens, c'est pour toi. Lui donna Hendy.
-oh merci ! Qu'est-ce que c'est ? S'enthousiasma t-elle.
-regardes par toi-même, sourit Hendy.

Sonia s'assit en face de Charlène tandis que Hendy était resté debout. Une fois qu'elle découvrit les bracelets, elle les mit à son bras gauche et invita Hendy à s'asseoir. Ce fût en fait un piège pour pouvoir s'asseoir sur lui !

-et après tu me dis que ce n'est pas ta petite amie ? Se moqua sérieusement Sonia.
-comment ? Qu'entends-je Hendy, vous parliez de nous entre vous ? Demanda Charlène.
-elle a juste demandé si nous étions ensemble, répondit Hendy d'un ton très las et agacé.
-tu n'as pas changé, tant que je ne fais rien, tu ne pense rien, dit Charlène d'un ait songeur.
-peut être que Hendy préfère Lin, plaisanta Sonia qui ne se rendit pas compte de son erreur.

Charlène bondit et menaça Sonia du doigt :

-je te préviens, nous sommes toutes soeurs, mais Hendy est à moi ! S'emporta Charlène.
-excuse-moi, je ne voulais pas te ve-
-je tolère qu'il danse avec d'autres filles que moi, mais il m'appartient ! Interrompit Charlène.
-du calme Charlène, fit rasseoir sur lui Hendy.
-oh... je... je suis désolée Hendy, je me suis laissée emportée. S'excusa Charlène.
-ce n'est rien, sourit Hendy d'un air paternel. Ce n'est pas sa faute, elle ne sait pas que bien que vous soyez mes soeurs, vous êtes toutes en compétition pour m'obtenir. Dit Hendy d'un ton apaisant.
-oui...
-en fait, depuis mon "accident" mes soeurs se sont promises que l'une d'entre elles deviendrait mienne. Expliqua Hendy.
-quel accident ? Questionna Sonia.

Hendy se leva, enleva sa chemise et montra son dos :

-ça. Comme tu le vois, ce sont des traces de sabre. Dit-il à peine puis remit sa chemise.
-mais pourquoi tu...
-pour une fille, son père voulait la tuer... elle s'est suicidée pensant que je finirai par succomber à mes blessures. Finit Hendy.
-oh, je suis désolée.
-mais ce que seule Charlène et Lucie savent, c'est que cette fille ressemblait étrangement à Charlène. Révéla Hendy.
-mais alors !
-n'en déduis pas trop vite. Charlène est différente d'elle, elle a ravivé des souvenirs, mais c'est bien Charlène qui possède mon affection.
-c'est pour cela, que j'ai plus de chance de le conquérir, expliqua orgueilleusement Charlène.
-Charlène, cela ne t'honore pas de t'exprimer ainsi, chuchota Hendy en lui caressant les cheveux.
-je devrais peut ête vous laisser ? Demanda Sonia remplie de solicitude.
-pourquoi ? Je n'ai rien à cacher. S'exclama Hendy.

Voyant que Hendy ne la repoussait pas mais la gardait contre elle, elle reposa sa tête contre la sienne.

-vois-tu Sonia, je suis beaucoup plus attentif aux sentiments que Charlène a pour moi, que les miens. Expliqua Hendy.
-je te comprends.
-j'ai déjà tout ce que je veux et j'obtiens toujours ce que je veux, car le temps fait bien les choses et ce que je désire n'est pas inacessible même au plus pauvre. Développa Hendy.
-et que désires-tu ?
-tu le découvriras petit à petit. Se contenta de répondre Hendy.
-Hendy, dis-lui que je suis ta préférée, implora Charlène.
-Charlène, pourquoi dire des choses qui sont évidentes ? Répondit Hendy bienveillant.
-c'est vrai ?
-mais Charlène, qui a le droit de me toucher les cheveux, de prendre soin de mon corps et de mon âme ? Tout le monde l'a vu que je t'ai donné des droits que même ma mère et mes cousines ne possèdent pas ! Rappela Hendy.
-oui, c'est vrai. Dit-elle d'un air absent.
-si Sonia a eu une telle influence émotionnelle sur toi, c'est que tu as passée une terrible journée, que s'est-il passé ? Demanda Hendy qui devinait décidément tout !
-les garçons de ma classe m'ont traitée de pute car je ne voulais pas sortir avec eux, révéla Charlène d'un air sombre.
-mais quels goujats ! Réagit aussitôt Sonia.
-ignore-les. Pourquoi s'offenser de mensonges quand tu connais la vérité ?
-c'est surtout ça que j'aime chez toi Hendy, tu as toujours les bons mots. Se remit à sourire Charlène.

Hendy fit signe alors à Sonia qu'ils montaient. Une fois arrivée dans la salle privée, Sonia s'assit sur une chaise tandis qu'Hendy faisait allonger Charlène sur le lit puis resta à son chevet. Hendy expliqua alors à Sonia que Charlène était très sensible. Il raconta alors à Sonia que Charlène et lui étaient amis d'enfance, mais s'étaient perdus de vue quand au collège il partit pour la France. Puis, ils s'étaient retrouvés après "l'accident" qui avait eu lieu là-bas quand il revint à l'île de la Réunion. Il l'avait reconnue dans l'aéroport alors qu'elle se plaignait du retard que son vol avait eu. Le plus amusant, fût de savoir que Lucie était venue les chercher tous les deux, mais leur avait réservé une véritable surprise. C'est ensuite que Lucie, qui, à l'époque était la seule au courant à propos des mésaventures de Hendy en France, contacta les autres "soeurs" et les en informa. Charlène fût la première à tout savoir et depuis, elle voyait souvent Hendy pour s'assurer de sa bonne santé mentale comme physique.

-voilà, maintenant tu sais tout.
-oui, mais pourquoi Charlène est ta favorite ? Demanda Sonia sceptique.
-car nous sommes liés depuis l'enfance. Nous nous connaissons bien, expliqua Hendy.

Charlène, remise de son émotion s'assit et appuya sa tête contre l'épaule d'Hendy. Elle expliqua que Hendy lui avait toujours offerts des cadeaux, bien qu'il venait d'un milieu assez pauvre. Mais que ces cadeaux étaient toujours d'un choix subtil et qu'aucun de ses cadeaux ne l'avait déçue. Comme pour rétablir une atmosphère conviviale, Hendy lût le recueil de poèmes que Charlène lisait. Durant cette lecture délicieuse et apaisante Sonia fît cette observation sur ses deux amis. Hendy était un grand frère bienveillant et protecteur tandis que Charlène représentait cette petite soeur sensible, aimante et jalouse qui réservait beaucoup d'affection à celui qu'elle aimait. De son côté, Sonia découvrait un poète envoûtant qu'était Rabindranath Tagore. Après sa lecture, ils redescendirent et prirent un apéritif à table, Charlène avait retrouvé son état normal et avait repris ses bonnes habitudes. De leur côté, les polémistes de la classe, Hendy et Sonia, avaient recommencé à débattre. Chacun s'indigna des débats inutiles qui s'opéraient en métropole autour de la burqa et des minarets. Mei arriva alors et déposa une nouvelle assiette de samoussas que Hendy engloutissait tout en débattant. Parfois, il se souvenait que Charlène était là et lui en faisait manger. Hélas, une sonnerie de portable vint troubler la bonne ambiance. Hendy fustigea Charlène car il détestait les portables et téléphones qu'il considérait comme "sifflet pour chien". Charlène dût prendre congé, elle devait rentrer chez elle car son père venait d'arriver à l'aéroport. Elle se leva, puis, parût hésitante. Les polémistes restèrent silencieux se demandant à quoi pensait Charlène. Soudain, elle embrassa Hendy sur la joue et s'enfuit.

-pauvre petite, elle a la vie dure... laissa échapper Hendy.
-pourquoi ?
-elle se sent obligée de prendre soin de ses parents et de moi, puis elle doit fréquenter des gens qui ne l'aiment pas au lycée. Mei, mets ça sur ma note ! Cria Hendy en faisant signe à Sonia qu'ils partaient.
-d'accord. Répondit Mei.

Une fois sortis, Sonia ne pût s'empêcher de penser que malgré tout ce qu'elle savait désormais, Hendy demeurait un personnage énigmatique. Son comportement laissait songeur mais respectable.

-je suis désolé, nous reprendrons nos débats demain si tu le veux bien.
-j'ai encore beaucoup de questions à te poser aussi, qui es-tu ? Kavi ou Hendy ?
-cette question montre que tu es attentive à ce que j'écris mais aussi à mes agissements ici bas... se contenta de dire Hendy songeur.

Il la salua et ils rentrèrent chez eux chacun de leur côté. Sur le chemin du retour, Sonia ne pût s'empêcher de repenser à la manière dont Hendy agissait, à aucun moment de la journée Hendy n'avait semblé agir pour lui. Soit ce fût pour discuter avec Sonia, soit quand il fût à l'entière écoute de Charlène. Elle trouva admirable la façon avec laquelle il était resté calme et avait apaisé les moeurs au restaurant. Mais qui était donc Hendy ? Si il n'était pas amoureux de Charlène pourquoi ces cadeaux et tant de sollicitude ? Même lors de leur rencontre la veille, Hendy n'avait rien fait véritablement pour lui. La seule chose égoïste dont on aurait pu l'accuser serait sa consommation peut être excessive de samoussas. Mais Sonia devait ignorer cette parole de Tagore qui fût "Je ne l'aime pas parce qu'il est bon, mais parce qu'il est mon petit enfant". Donc, Hendy n'aimait et veillait sur ses soeurs, dont sa favorite Charlène, que parce qu'elles étaient ses soeurs et non pour leur affection qu'elles éprouvent toutes pour lui. Sonia avait encore tant à découvrir, mais il y a tant à découvrir aussi sur cette jeune fille qui elle-même s'ignorait encore.

Revenir en haut Aller en bas
 
Chapitre 4
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chapitre 3
» Chapitre 8
» Chapitre 6
» Chapitre 2
» Chapitre 7

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Calcutta City :: Writings :: Récits :: Les Jardins d'Elysion :: Chapitres-
Sauter vers: