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 Chapitre 5

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Kavi Hendy
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Kavi Hendy


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MessageSujet: Chapitre 5   Chapitre 5 Icon_minitimeJeu 22 Juil - 4:54

Les jardins d'Elysion

Chapitre 5

Le partage


Les vacances de fin d'année venaient de commencer, Sonia s'était levée hélas trop tardivement pour profiter du lever du soleil. C'est à peine si elle prit un petit déjeuner avant de s'enfermer dans sa chambre à lire un des ouvrages de Alain Finkielkraut. L'homme était brillant et intelligent, mais sur l'éducation qui est aux mains des politiques, il est inutile de parler sinon perdre son temps; quant au reste sans intérêt pour elle mais elle reconnaissait la richesse culturelle et intellectuelle qui y résidaient. Mais puisqu'elle n'avaient pas les mêmes affinités littéraires, elle abandonna pour la première fois la lecture de ses livres, les mit dans un carton, puis alla chercher d'autres livres sur ses étagères. Elle hésitait encore entre certains livres conseillés par Hendy et ses soeurs et quelques ouvrages du Dalaï Lama. Hélas, elle se rendit compte qu'elle était trop irritée pour lire. Mais que faire ? Elle resta allongée pendant des heures à regarder le plafond, l'ordinateur et Internet auraient amplifiés son irritation et le déjeuner ne l'avait pas aidée. L'après-midi venait à peine de commencer que son téléphone portable la ramena à la réalité. D'habitude, la personne qui informait que sa présence était la bienvenue était Lucie, or à sa grande surprise, ce fût Hendy qui lui avait envoyé le message d'invitation. Pourtant, elle s'étonna elle-même d'être surprise, Hendy était toujours d'humeur à discuter avec elle quelle que soit l'horaire et était toujours très cordial. Nonobstant, le lieu de rendez-vous la laissait pensive : parmi les filaos au bord de mer de Saint Paul. D'habitude ils ne se voyaient uniquement qu'au restaurant chinois, mais n'ayant rien à faire et comme elle voulait se délester de cette irritation, elle décida de répondra favorablement à cette invitation.

Une fois arrivée sur les lieux, elle commença à les chercher. La baie de Saint Paul était grande, mais les endroit propices à la relaxation et à la contemplation étaient plus au nord; les connaisseurs se seraient orientés par rapport à la médiathèque municipale car elle était en face du parcours de santé qui justement était lié à cet endroit si calme. Quand on avance bien, on arrive à une sorte de limite naturelle : après avoir traversé cette forêt minuscule, on risquait de tomber sur une plage au sable noir. Certains faisaient le tour, d'autres sautaient. L'endroit n'était pas connu pour être un sol de bronzage mais de pêche car la baignade y était parfaitement impossible. Ce lieu était donc réservé plutôt aux pécheurs, aux sportifs et aux personnes avides de calme et de sérénité. Elle ne tarda pas longtemps à retrouver ses amis qui se reposaient tranquillement près de l'un des arbres, face à la vue de la plage grise et de la mer, calme et mélodieuse. Hendy était assis contre l'arbre avec Charlène qui dormait contre son épaule. Lin et Lucie dormaient elles aussi contre ce même arbre, Has'naa quant à elle, était allongée, la tête sur le genoux de Hendy, jouant avec sa main droite comme une petite fille insouciante.

-Bonjour.
-Oh, bonjour Sonia, salua Hendy en se retournant.
-tout le monde se repose à ce que je vois, constata Sonia.
-oui et non. Nous écoutons la mer et respirons l'air frais, répondit Hendy.
-Hendy, dis-lui de s'asseoir, il faut tout lui dire, murmura Charlène sans ouvrir les yeux.
-il y a encore de la place, mais fais attention à ma petite soeur en t'asseyant, avertit Hendy.
-ta petite soeur ? Mais, ne m'avais-tu pas dit que c'était toutes des prétendantes ? Demanda Sonia.
-Certes, mais parmi elle demeure ma petite soeur, Has'naa. Lucie ne te l'avait pas dit ? Je pensais que si...
-Has'naa, ta petite soeur ? Mais pourquoi vous n'êtes pas dans le même lycée ? Puisque vous êtes frères et soeurs...
-à cause de nos parents, murmura Has'naa. Je suis avec Papa et Hendy est avec Maman, révéla t-elle. Donc je me fais déposer ici.
-mais Hendy, si Has'naa est ta soeur, elle ne peut pas figurer parmi les prétendantes, c'est ta soeur quand même, ,non !? S'indigna Sonia.
-Je ne comprends pas ton indignation. Tu sais très bien qui je suis... bref... ma soeur ne se fait pas d'illusion, mais son affection demeure décente et sincère.
-ta nouvelle amie s'emporte facilement Hendy. Ria presque Has'naa d'un sourire infantile et plein de joie de vivre. C'est toi qui choisira mon fiancé, c'est cela qui me rassure.
-tu vois Sonia ? Tu es rassurée maintenant ? D'ailleurs, nous ne sommes pas là pour parler, mais pour apprécier le calme des environs et la mélodie de notre chère mer. Dit Hendy en fermant les yeux.

Après s'être finalement assise contre l'arbre, Sonia s'étonna que les autres soeurs ne s'étaient pas "réveillées". Seules Charlène et Has'naa étaient intervenues. Lin qui d'habitude l'aurait raillé était appuyée contre l'épaule de Lucie. Le calme était revenu après cette vive discussion. Tous étaient immobiles; sauf Has'naa qui jouait encore avec la main de Hendy. Sonia, quant à elle ne comprenait plus rien. Ces jeunes filles étaient censées être des prétendantes, mais plus les jours avançaient plus l'affaire semblait autre. Lucie était incontestablement une mère pour Hendy; Charlène une amante affectueuse, douce et protectrice; Has'naa la petite soeur véritable de Hendy, très complice avec lui et jouissant de sa protection ainsi que de l'affection de son grand frère; Lin quant à elle demeurait encore énigmatique, d'après le peu d'impressions que Sonia avait eu d'elle, la jeune chinoise semblait être une admiratrice et grande amie de Hendy. Toutes étaient toujours très calmes, joyeuses, heureuses, souriantes et jamais le moindre trouble ne s'immisçait. Hendy et elles partageaient tout, leurs joies, expériences, souvenirs, musiques, danses... Aux yeux de Sonia, Hendy avait une position dominante mais discrète. Hendy était celui qui parlait le plus seulement lors de leurs séances de danse, mais à table il écoutait attentivement et se contentait de répondre. Il n'y avait qu'avec son invité favori, le professeur de philosophie, que Hendy parlait beaucoup que cela soit en réflexions, questions ou débats, les discussions entre lui et le professeur de philosophie étaient parfaitement équilibrées. Désormais, Hendy partageait cette discussion avec Sonia qui était toujours conviée au dernier moment à la sortie des cours.

Sonia comprit enfin le but de ces retrouvailles. Le simple partage d'apprécier la nature ensemble. Juste écouter la mer et rester ensemble silencieusement. Les vagues caressaient et caressaient encore la plage grise qui était grande et belle. Hendy disait souvent qu'il trouvait cette plage dorée et argentée à la fois, Sonia venait de s'en souvenir. Il lui en avait parlé quand il disait qu'il détestait la plage, sauf celle de la baie de Saint Paul : car il n'y a personne pour troubler la tranquillité de la nature. L'air y était frais, alors qu'en ville les températures étaient des plus chaudes et des plus inconfortables. Autour de cet arbre, tous ces jeunes gens appréciaient ces instants allongés ou a moitié allongés sur des serviettes. Hendy se serait attristé que leurs robes se salissent. Has'naa avait fini par s'endormir gardant la main d'Hendy dans ses deux mains. Lin quant à elle, avait eu l'autorisation d'Hendy pour jouer un air de violon. Hendy appuyait sa tête contre celle de Charlène qui elle n'avait pas caché son attachement à lui. Sonia avait fini par fermer les yeux, l'air frais lui faisait un très grand bien, le rythme des vagues avait apaisé son rythme cardiaque et maintenant, le violon dont elle commençait à tomber amoureuse de plus en plus la berçait vers les plénitudes les plus élevées des cieux. Personne ne vit le temps passer, la nuit avait eu le temps de tomber, Lin jouait infatigablement au violon et tous demeuraient imperturbables face au temps. C'est Hendy qui ramena tout le monde à la réalité en posant sa main sur l'épaule de chacune de ses amies pour signifier qu'il était temps de rentrer chez soi.

-ce fût un très bel après midi, Hendy. Dit doucement Lucie.
-oui. Lin, tu es devenue une très grande violoniste, complimenta t-il.
-ce sont tes poèmes qui font l'éloge du violon qui me motivent, répondit-elle affectueusement.
-je vois... Has'naa, Charlène va te déposer, je vous accompagne comme d'habitude, informa Hendy.
-merci Hendy... grand frère... c'est vrai que maman a rencontré quelqu'un ? Mais papa ? S'inquiéta t-elle.
-toi aussi tu voulais qu'ils reviennent ensemble ? Je n'ai aucun pouvoir hélas, mais c'est ainsi. Se contenta t-il de dire.
-je ne me serais jamais doutée qu'on pouvait se relaxer ainsi si près du lycée... merci et à la prochaine Hendy, salua Sonia.
-Sonia, il est tard, Charlène te dépose si tu veux ? Lin ne peut pas, elle doit rentrer avec Lucie à Saint Denis, informa Hendy.

Sonia accepta. Les deux groupes d'amis se séparèrent et se saluèrent allègrement alors qu'ils ne s'étaient échangés presque aucun mot pendant cet après midi. Charlène conduisait une grande voiture, mais nous ne citerons pas de marque, le seul détail utile est que la voiture était très confortable. En entrant, Charlène informa Sonia que Hendy répugnait à vouloir conduire, elle se félicita donc d'avoir obtenu son code peu avant le retour de son dévot. Has'naa, quant à elle, ne cessait de se plaindre à Hendy, elle qui avait pourtant été si insouciante durant l'après midi. Sonia s'était assise à l'avant car la petite soeur s'était mise à pleurer et Hendy la consolait à l'arrière de la voiture. Sonia se demandait quel pouvait être l'écart d'âge entre Has'naa et Hendy. Has'naa semblait trop grande pour être au collège, mais la nouvelle amie se souvint que Hendy avait pratiqué "le suicide scolaire" pendant quelques temps... qu'ils soient frères et soeurs devenait de plus en plus réaliste à ses yeux. La seule consolation qu'Has'naa pût avoir, fût qu'Hendy lui reformula la promesse d'être toujours là pour la protéger et qu'il lui choisirait un bon fiancé, à défaut de réunir à nouveau leurs parents. La petite soeur avait cessé de sangloter et se reposait contre l'épaule d'Hendy.

-c'est terrible ce qui vous arrive, souffla Sonia.
-peut être, se contenta de répondre le grand frère.
-Hendy évite ce genre de discussions, expliqua Charlène.
-Has'naa et moi partagions l'espoir qu'ils reviennent ensemble, expliqua à peine Hendy.
-je comprends, mais ta mère à le droit de refaire sa vie, non ? Demanda Sonia sans comprendre l'enjeu véritable de l'affaire.
-certes, oui. Mais nous n'avons qu'un père et une mère... je n'aurais jamais pensé que ça l'affecte tant... mère a dû le dire à père, car moi je le lui avait caché...
-tu veux dire que tu la protégeait ? Pourquoi lui as-tu caché la vérité ? S'indigna à peine Sonia.
-je n'ai pas caché la vérité, j'ai protégé ma soeur. Je partage la paix d'esprit avec elle, pas les troubles qui s'immiscent insidieusement dans nos vies, se justifia Hendy.
-Sonia, je n'en veux pas à Hendy mais à ma mère... mon grand frère a toujours partagé tout avec moi, ses joies comme ses peines, mais jamais son fardeau et cela, je l'accepte car il est le meilleur grand frère pour moi... murmura à peine Has'naa.
-désolé d'aborder ce sujet Has'naa, mais je préfère que l'on en parle maintenant. Tu es sa soeur, donc... nous voir ensemble te dérange t-il ? Si c'est le cas, nous éviterons de nous voir en ta présence. Dit calmement Charlène.
-tu me fais sourires ma chère Charlène. Nous sommes les femmes les plus proches de Hendy, et en tant que soeur - je pensais que tu l'avais deviné - tu as toujours eu ma bénédiction pour Hendy. Tu es la seule à l'aimer comme lui il t'aime, mais il est trop timide pour l'avouer.
-Hendy, ta soeur te connais très bien ! S'exclama Sonia.
-d'ailleurs, si je ne t'avais pas trouvé digne d'Hendy, penses-tu que tu aurais pu lui donner ton affection ainsi ? Que je t'aurais laissé le toucher si facilement ? Demanda malicieusement Has'naa de manière rhétorique.
-c'est pour cela que je t'ai toujours appréciée, future belle-soeur, nous partageons les mêmes valeurs, rit Charlène.
-Vous allez arrêter de parler de moi mais pas avec moi, s'il vous plait ? Demanda Hendy qui semblait très gêné par leurs propos.
-voilà donc le véritable visage du si craint Hendy ? Demanda malicieusement Sonia.
-no comment. Et toi Has'naa, la prochaine fois que tu me dénonces...
-Hendy, cher Hendy... je sais que tu m'aimes, nous partageons tous ce secret, mais seul toi en partage le silence qui est d'une indécence à mes yeux. Déclara passionnément Charlène.

Hendy ne bougeait plus. Il laissa les trois commères discuter de lui allègrement. Sonia fût la dernière à être déposée, mais au moment ou elle se retourna pour saluer de nouveau ses amis, elle vit qu'Hendy s'était approché de Charlène pour la prendre dans ses bras. Le couple n'avait pas vu qu'ils étaient sous le regard de Sonia. Une fois dans ses bras, Hendy colla ses lèvres contre celles de Charlène, cela demeura un baiser statique. Comprenant la gêne qu'elle aurait provoqué, Sonia se précipita dans sa maison. Son père ne la réprimanda pas de revenir juste avant l'heure du dîner, elle l'avait déjà prévenu qu'elle ne savait pas à quelle heure elle allait rentrer. Durant le dîner, son bain puis les derniers instants de conscience avant son sommeil, elle se remémora chaque instant de cet après-midi et de ces discussions. Tous, ils ne vivaient qu'autour d'un seul mot, le partage. Ils partageaient tous une amitié affectueuse, heureuse, intellectuelle et attentionnée. Lin partageait la passion des poèmes de Hendy à travers sa musique. Lucie partageaient une confiance mère-fils avec Hendy. Charlène et Has'naa partageaient ensemble la protection d'Hendy contre les autres. Has'naa et Hendy partageaient ensemble l'honoration de leurs parents. Charlène et Hendy partageaient le même sentiment. Sonia et Hendy partageaient un esprit très critique et réaliste envers la société.

Nous partageons tous une seule et même vie. Les mêmes souffrances, joies, difficultés, larmes, sentiments, échecs et réussites... Ce n'est que se leurrer que de croire que nous sommes séparés des autres, alors que nous sommes tous liés ensemble. Nous vivons tous et partageons la même planète, la même eau et ainsi de suite... Nous croyons tous ou presque en Dieu, seul le concept de ce qu'il est diffère en chaque parcelle de cette terre qui nous est si chère, dans cette vallée bercée par une pluie tant priée en Afrique et si abondante en d'autres endroits... La division n'est que bêtise humaine, la réunion l'intelligence de l'Humanité. Je dis réunion, car il y a eu union puis séparation donc il faut réunir à nouveau l'Humanité car nous partageons un seul et unique destin. Bien sûr, pour s'apercevoir de cela, il faudrait déjà commencer par s'affranchir des diverses illusions qui nous leurrent dans cette vie...

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