Calcutta City
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Calcutta's Universe
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 Chapitre 7

Aller en bas 
AuteurMessage
Kavi Hendy
Admin
Kavi Hendy


Nombre de messages : 298
Age : 34
Localisation : Where I don't want
Date d'inscription : 10/12/2008

Chapitre 7 Empty
MessageSujet: Chapitre 7   Chapitre 7 Icon_minitimeJeu 22 Juil - 4:56

Les Jardins d'Elysion

Chapitre 7

Illusion


Ah que nous sommes présomptueux ! Avec nos sciences, nos connaissances, notre culture et tout ce qui fait notre intelligence ! Quelle somptueuse ironie qui s'offre à nous ! Je ne cesserai jamais de rire face à la splendeur humoristique de notre orgueil... si nous étions de si bons scientifiques que cela, nous n'aurions pas de certitudes et continuerions de douter, donc, de continuer à chercher... Ce qui est évident peut parfois être réfuté aussi facilement que la pluie qui bénit la ville de Saint André vous savez... Il suffirait que nous acquérions de nouvelles connaissances pour que les anciennes soient aisément jugées comme erronées... d'ailleurs, Confucius ne disait-il pas que le véritable professeur, pardon, Maître, est celui qui apporte (ou ajoute, si vous préférez) de nouvelles connaissances aux anciennes ? Nonobstant, il se pourrait que ces mêmes nouvelles connaissances soient en vérité d'anciens enseignements, mais j'en ai hélas déjà trop dit...

Hendy était enfin revenu de son séjour familial a Saint André, Sonia pouvait donc enfin de nouveau discuter et débattre avec lui. Cependant, après les élections régionales, alors qu'il s'était fait remarqué aux côtés de l'illustre politicien Mr Karajan, il avait commencé à donner des conférences publiques mais dans un caractère plutôt privé. Sonia s'étonnait des agissements que pouvait avoir son ami alors qu'il n'avait pas encore quitté le lycée ! Pour sa plus grande joie, elle eût aussi l'honneur d'être invitée à toutes les conférences. Plus il y avait lieu de conférences, plus ce n'était plus "les conférences du protégé de Mr Karajan" mais "les conférences de deux jeunes lycéens" ! Les conférences n'étaient pas des débats réservés aux sujets politiques, malgré l'appui assez politique qu'il avait, mais de sujets de société, de philosophie...

Beaucoup venaient en masse pour les écouter, du moins, ceux et celles qui savaient... Puis, plusieurs fois, pour montrer que sa présence n'était pas indispensable, Hendy se montra absent et laissa donc la position dominante qu'ils partageaient à Sonia. Alors qu'en début d'année elle était une solitaire invétérée, depuis, elle s'était fait des amies et propulsée aux devants de la société sans qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive ! La première fois qu'Hendy l'abandonna à ces débats, elle parût terrifiée et très stressée. Elle n'avait accepté d'y participer seulement parce qu'Hendy était là et à présent, ce même ami l'abandonnait à tous ces adultes qui venaient débattre avec eux. Il y avait aussi bien des personnalités politiques, des journalistes et même des écrivains locaux ! Mais jamais ces conférences ne furent médiatisées tant le caractère privé de ces conférences était respecté. Seules les personnes ayant fait l'effort de venir pouvaient connaitre le contenu des débats, voire, débattre à leur tour, comme l'égal de n'importe quel orateur.

Très vite, l'esprit vivace, intelligent et libre de Sonia séduisit la plupart des orateurs qui venaient, aussi bien qu'Hendy les avait déjà séduit auparavant. Il y eu même des rumeurs données par des hommes de mauvais augure disant qu'ils sortaient ensemble. Bien sûr, la présence de Charlène, de sa jalousie farouche et de son insolence amoureuse avaient rapidement fait taire ces rumeurs et l'honneur des jeunes gens n'eût même pas le temps d'être irrité. Au demeurant, peu avant la période d'examens du Baccalauréat, Hendy mit un terme à ses absences à répétition et vint assidument à ces conférences. Il s'éloignait de plus en plus des petits sujets de société et s'intéressait de plus en plus à des questions plus élevées, spirituelles. Attention, ne pas confondre les mots religieux et spirituels, ils sont bien plus différents que vous ne le pensez : le religieux appartient à la religion, le spirituel n'appartient à personne, pas même aux "maîtres spirituels", philosophes, et ainsi de suite... le spirituel, appartient à la véritable véracité de la vie...

-Illusion. Dit Hendy souriant.
-Pardonnez moi jeune homme, je n'ai pas compris. Dit un homme ayant la quarantaine.
-La souffrance matérielle n'est qu'une merveilleuse illusion. C'est pourtant simple, non ? Lui répondit malicieusement Hendy.
-Vous dites que la souffrance de la pauvreté dans notre pays n'est qu'illusion ? Ces gens qui ne peuvent pas payer d'impôts, ni un toit où se loger...
-Je ne parlais pas de cela... les impôts et le logement... c'est le gouvernement qui en est responsable et cela nous le savons parfaitement, monsieur. Lui affirma t-il toujours sur un ton malicieux.
-Je pense que ce dont Hendy veut parler, est la manière dont cette société de consommation incite à consommer de tout, mais surtout, de n'importe quoi. Est-ce bien cela que tu voulais dire ? Demanda Sonia.
-N'avez-vous pas honte ? Elle a été plus rapide que vous à comprendre, êtes vous véritablement politicien ? J'en doutes. Prononça t-il malicieusement. Pouvez vous me donner l'utilité d'une vulgaire PSP ? Demanda Hendy.
-Voyons jeune homme, les enfants ont besoin de s'amuser ! Il y a la vie à côté des études, les enfants doivent être capables de s'évader, d'aller dans d'autres mondes... n'est-ce pas terrible que des parents ne puissent rien offrir à leurs enfants pour Noël ? Demanda à son tour le politicien.
-Voyons ! Vous savez comme moi que ce n'est qu'une splendide mascarade commerciale ! Que les enfants s'amusent ! Et voyez ce qu'ils sont devenus : membres d'une société qui n'a plus pour valeur le travail mais les loisirs ! Si encore ils usaient de ce temps pour se cultiver, je me tairais, mais il n'est hélas pas ainsi...
-jeune homme, tout le monde n'a pas votre intelligence...
-silence ! Oseriez vous dire que les gens sont bêtes ? Ils ne le sont pas ! Ils s'abêtissent, oui ! Mais si on leur donnait les outils véritables pour qu'ils grandissent et mûrissent véritablement, notre société ne serait pas telle qu'elle le serait !
-Calmes-toi Hendy, chuchota Charlène en posant sa main sur son épaule.
-Mais je le suis, lui sourit-elle. Ce que je veux dire, c'est qu'au lieu de gaspiller de l'argent dans les consoles et les jeux, ils pourraient s'acheter des livres, à leur niveau et se cultiver... Krishnamurti est très accessible vous savez, et même le plus idiot des idiots est tout à fait capable d'assimiler ce dont il parle... cela ne m'étonne pas, puisque lui, il parle de la vie ! Vous, la société, les professeurs et tous les autres, vous ne parlez que d'argent, d'améliorer la vie... mais vous ne savez même pas ce qu'est la vie, vous ne parlez pas d'elle ! Reconnaissez-le !
-Hendy, tu as raison, mais faudrait-il peut être que tu expliques ce dont tu voulais parler par illusion, lui demanda Sonia diplomate.
-Ah, merci d'orienter notre débat au plus important ! Voici une illusion que nous offrons la plupart du temps : le temps fait la maturité. En est-il vraiment ainsi ? Vous qui êtes politiciens, et vous autres, les adultes qui sont dans d'autres domaines de la société, si vous êtes un temps soit peu honnêtes, vous savez que cela est totalement faux ! Affirma avec confiance Hendy.
-vous avez raison, mais...
-je sais où vous voulez en venir... mais justement, la façon dont vous avez formaté l'éducation est que justement, les gens soient de gentils moutons parfaitement bien manipulés, même quand il pensent qu'ils se révoltent ! N'est-ce pas là une somptueuse illusion ? Vous êtes convaincu de lutter pour une cause juste, mais en vérité, vous êtes parfaitement manipulé dans l'action et les conséquences sont déjà connues d'avance !
-Mais encore Hendy ? J'aimerai que tu éclaircisses ton idée de l'illusion matérielle. Demanda Sonia.
-je vais éviter les longs discours et aller à l'essentiel tout de suite. Quel est le plus important ? Avoir de l'argent et assouvir tous nos désirs matériels ? Ou, être un véritable être humain ? Vous êtes peut être pauvres et sans diplôme... hé bien soyez-le ! Le plus important n'est-il pas que vous demeuriez juste, honnête, généreux et donc, quelqu'un de bien ? Plutôt que de devenir riche, hypocrite, corrompu, manipulateur ? Exposa Hendy.
-Voilà qui est beaucoup plus clair jeune homme. Mais justement, que pensez vous de la souffrance des pauvres, des maladies, etc... ?
-Une somptueuse super illusion. Quand vous aurez assez mûri, vous saurez pourquoi vous tombez malade mais aussi pourquoi vous mourrez... la vie et la mort ne sont qu'illusion... bien sûr, nos souffrances sont bien réelles, mais quand l'on a véritablement mûri, l'on sait ce qui est illusion ou pas... Dit-il sans finir sa phrase.

Il parût tout à coup songeur, comme si il en avait trop dit et qu'il risquait de faire découvrir une connaissance à laquelle les gens n'étaient hélas pas encore prêts. Le débat continua sans lui, alors qu'il était perdu dans ses pensées. Sonia avait su comprendre sa pensée, mais préféra diriger le débat vers l'éducation détournée par les adultes...

-enfoiré ! Je vais te montrer moi si la souffrance n'est qu'illusion ! Entendit-on soudain dans l'assistance.

Un jeune homme se précipita vers Hendy et lui planta un poignard dans le corps et le retira. Puis il resta debout comme médusé par sa propre action, comme si il avait été possédé. Ah si nous savions en quoi consistait véritablement nos actions ! Nous nous verrions immédiatement pour de parfaits idiots ! Tous les hommes se précipitèrent sur l'assaillant et tentèrent de l'isoler en attendant l'arrivée de la police. Charlène, apprenti infirmière comme vous le savez, pansa sa blessure très rapidement et Hendy pût rester conscient.

-Laissez-le, dit-il d'une voix faible.
-Il vous a dit de le laisser ! Hurla Charlène.
-Comment ? Mais ce jeune homme vient d'attenter à la vie de votre fiancé ! S'indigna le politicien.
-C'est sa volonté. J'ai beau haïr cette personne pour ce qu'elle vient de faire, autant je suis soumise à l'acceptation de la volonté de mon fiancé, laissez-le.

Ils libèrent le jeune homme de leur étreinte haineuse, le laissant debout, immobile, toujours médusé par sa propre action. Il n'avait pas cherché à se débattre. Il ne se comprenait plus lui-même. Au vu de ses vêtements, il venait d'un rang social très bas... si il savait, c'était le même que celui d'Hendy !

-approches...
-Qu'il approche. Ordonna Charlène.
-quoi !?
-regardez sa main si vous ne me croyez pas !

Ils virent en effet la main d'Hendy qui invitait le jeune homme à s'approcher. Le jeune homme, comme soumis à la volonté d'Hendy s'approcha aussitôt et s'agenouilla au chevet d'Hendy.

-ton nom ?
-Je... je m'appelles... Kiran...
-Bien... veux tu m'accompagner à l'hôpital ? Demanda Hendy d'un sourire faible.
-Je... Je...
-Bien, aides-moi à me lever, nous y allons dans la voiture de Charlène, les ambulances sont trop lentes...

L'assistance ne comprenait plus rien, alors qu'il avait été attaqué par ce Kiran, il était courtois avec lui. Une fois sur la route, Hendy lui adressa de nouveau la parole.

-Tu veux bien me donner quelques samousas et un peu de vin ?
-Comment ?!
-Ils vont m'alimenter comme un vieux dans cet hôpital, donc autant en profiter tant que je le peux encore.
-Voilà.
-Merci.
-Maintenant, tu vas me parler de ce qui ne va pas..
-hein ? S'étonna Kiran.
-tu as l'air plus âgé que moi, mais tu es plutôt long à la détente, hein ?
-Pas vraiment Hendy, il t'a poignardé rapidement, ironisa Charlène.
-Je suis tout à fait conscient que mes propos t'aient blessé, donc, c'est qu'il y a une souffrance demeurant en toi... pour toute souffrance, il y a une cause, non ?
-euh... oui...

Durant tout le trajet, Kiran fît le récit de sa vie et celle de sa famille. Ils étaient très pauvres, plusieurs frères et soeurs, un père mort et une mère âgé et abandonnée à la maladie que la vieillesse et le temps lui offraient... Ils discutèrent ainsi jusqu'à l'hôpital. Puis, alors qu'Hendy entrait en salle d'opération, il fût emmené en garde à vue par les gendarmes qui finirent par arriver. Juste avant de quitter l'hôpital, il s'agenouilla le plus bas qu'un homme pouvait et s'excusa sincèrement auprès de Charlène. Il regretta amèrement son acte et affirma que si il avait mieux connu Hendy, jamais il n'aurait agi ainsi. Sonia qui avait assisté à tout cela se demandait si cela ne s'apparentait pas aussi à l'illusion dont Hendy parlait... elle comprit pourquoi parfois il préférait le silence de l'humilité plutôt que l'arrogance du débat... La chose ne fût pas médiatisée, mais l'on sût plus tard qu'Hendy fît pression sur Mr Karajan, pour que celui-ci ensuite, fasse pression sur les juges, pour qu'aucune poursuite ne soit engagée contre Kiran justifiant que ce n'était qu'un regrettable accident.

-Hendy, comment te remercier ? Je ne suis pas digne de ta bonté !
-hm ? Ah, tu es là... comment vas-tu ? Inutile de me remercier, je vais déjà mieux.
-Je... je suis vraiment désolé Hendy, si j'avais su que tu étais aussi pauvre que moi... mais tes vêtements...
-C'est pour cela que je m'amuse en pensant aux illusions matérielles... n'est-ce pas Sonia ? Pas la peine de te cacher derrière Charlène !
-hum... oui...
-hier soir, Mr Karajan m'a appris qu'il t'avait trouvé du travail, félicitations...
-merci... d'ailleurs, l'un de ses hommes doit m'y emmener... Bon rétablissement et encore pardon Hendy, s'excusa encore Kiran, les larmes aux yeux.
-bon courage mon ami...
-tu vas vraiment mieux Hendy ? Demanda Charlène qui reprit son ouvrage d'affection.
-Encore mieux quand tu es là... désolé de t'avoir causé du souci ma chère, sourit Hendy.
-Je vais vous laisser, les cours vont bientôt reprendre, prit congé Sonia.
-à très bientôt ma chère amie. Salua Hendy.

Miraculeusement, Hendy sortit très rapidement de l'hôpital n'y séjournant qu'une semaine. Sa blessure n'avait pas été si profonde que cela mais on lui ordonna le repos absolu donc interdiction de tout effort physique. Pour l'aider à réviser, Sonia, Charlène, Has'naa, Lin et Lucie l'aidèrent à faire ainsi non pas chez lui, mais au restaurant. Il se reposa donc dans la chambre qu'il partageait secrètement avec Charlène et était nourri par son ami asiatique. Un tel confort mais surtout la proximité du restaurant avec le lycée avait été judicieusement pensé par Charlène qui l'y avait installé. Has'naa interrompait toujours les révisions en pleurant car elle repensait sans cesse à la blessure qui avait été infligée à Hendy. Lucie la prenait dans ses bras et l'apaisait tandis que Sonia reprenait toujours là où la petite soeur s'était arrêtée. Lin, quant à elle, de sa plus grande malice, faisait réviser l'espagnol tant détesté par le convalescent... méchante ! Sonia lui faisait respectivement réviser la littérature et la philosophie. Lucie, l'anglais; et évidemment, Charlène, l'amour... en effet, c'est une matière non-officielle mais reconnue universellement, et je puis vous affirmer que cela est loin d'être une illusion...

Sonia, de son côté, méditait de plus en plus sur les débats qu'elle avait pu avoir avec son ami. Elle comprit de mieux en mieux en quoi consistait toutes ces illusions dont il parlait et pourquoi il prônait sans cesse le doute et l'analyse... D'ailleurs, c'est avec Kiran qu'il lui arrivait d'en discuter. Le soir, en sortant du travail il la retrouvait au rez-de-chaussée du restaurant, ne montant jamais, de peur de croiser le regard noir et rancunier de Charlène. Sonia comprit aussi que, sans le savoir, tout comme Hendy, elle s'était déjà affranchie de plusieurs illusions, dont l'illusion sociale... "si tu n'es pas habillée comme ça, tu n'es pas dans le moule... si tu n'aimes pas cela, tu n'es pas dans le moule... si tu ne penses pas comme ça tu..." et ainsi de suite... cela figurait aussi parmi les innombrables illusions que l'on peut relever. D'être déjà affranchie de tellement d'illusions, Sonia en était fière, mais habituée à être ramenée à l'humilité par Hendy, elle savait aussi qu'elle devait encore s'affranchir de plusieurs illusions... qu'est-ce que la vie véritablement ? Qu'en était-il véritablement de la mort ? Sonia se montra patiente avec elle-même et s'endormit, rêvant à une autre illusion : le succès du baccalauréat qu'elle obtiendrait avec Hendy qui n'était pas très motivé à l'idée de participer à ce concours éducatif sans véritable importance à ses yeux... une formidable illusion de société me direz-vous... une pochette surprise dirait même un certain polémiste...

Revenir en haut Aller en bas
 
Chapitre 7
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chapitre 3
» Chapitre 8
» Chapitre 4
» Chapitre 2
» Chapitre 5

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Calcutta City :: Writings :: Récits :: Les Jardins d'Elysion :: Chapitres-
Sauter vers: